Jeudi 29 janvier 2009 à 23:20

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Impression vague, vague d'impressions.


Paris s'endort, incertaine silhouette, entre les lumières bancales de la Mondialisation. Je me rappelle, au coin de la rue, le Tibet libre ou la Birmanie démocratique, tous ces slogans hurlés il n'y a pas si longtemps de cela. Je me rappelle, oui, les cris des Palestiniens, les gémissements des Israéliens, les lamentations des Ossètes. Les bombes qui tombent, les corps qui se fracassent, les larmes qui coulent, toutes ces images que j'ai sous les yeux, à porter de main, à porter de cœur. Je laisse les photographes courir entre les cadavres, sur les terrains accidentés de mort, à l’autre bout du monde et je frissonne, émotion, avec eux, ici, loin des dangers, loin des horreurs. Peut-être même que le spectacle de toute cette désolation me rassure, paradoxe, puisque ces malheurs ne frôlent jamais ma peau-pêche, jeunesse. Un malheur pour les autres, et mon pauvre être fragile qui se languit de ne jamais assez attirer l’attention.


Il y a des jours où la bêtise-égoïsme vous saute au visage. Elle remonte en torrent de bile le long de l’œsophage et se répand en critique amère contre un palais délicat. On aime à regarder ces clichés qui ornent le mur, trophées de guerre, reliquats de souffrance, sachant que la fange qui s’y répand ne nous atteint pas. On soupire, on grimace, on commente. Mais déjà demain arrive avec ses nouvelles images et les martyrs d’un jour sont effacés sous les informations déferlantes, en victimes silencieuses oubliées à jamais, d'un monde toujours plus restreint.


Dimanche 25 janvier 2009 à 23:44

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Hier, j'ai dansé. Accordéon et violon, les rythmes s'enchainent contre mon tympan et je sens les battements de mon coeur s'accélérer. La voix se superpose à tout cela, dans une sorte d'apothéose, pathos & thanatos. Je me rappelle les quelques mots égrainés par T. sur le chemin du retour, alors que les paupières lourdes de rêves se reposaient contre une épaule-amour, des mots de passion et d'hédonisme, des mots philosophiques qui se mêlent au mal de vivre.
Je lis la tristesse dans les bulles d'un champagne trop vite versé, dans la robe translucide d'un breuvage anonyme, dans le reflet inquiétant d'un verre de trop. Je lis la perdition dans les rires noctures, le malaise dans les regards-proposition, le mal-être dans les chuchotements-érotisme.
Je lis, je lis, je lis et j'avale vos douleurs, jeunesses dorées aux relents de rouille.

Et je danse un dernier tango moribond, sur les arpèges d'une guitare mal accordée.
"Mesdames, messieurs, je vous salue."

Lundi 5 janvier 2009 à 23:24

La neige tombe. Je laisse les flocons glisser le long de mes cheveux, reflets en décadence. Tout cela crisse sous mes pieds, alors que je m'enfonce entre les ombres. Je me rappelle des paysages enneigés, des visages halés, des sourires carbonés. Je me souviens de la sensation du vent dans la nuque, alors que quelques grains de ciel s'écrasent contre un nez glacé.
Tout cela est bien loin. Désormais, les enfants se pressent sur la glace fondue, à la recherche de la moindre plaque encore intacte pour mieux en éclater sur un voisin. Des rires roués. Des voix écartelées.
Désenchantement.
 
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La neige tombe. Quelques cristaux s'enfuient à la lumière mourante. Je sens la caresse d'un regard contre ma peau, la brûlure d'un sourire contre mon visage. Je prends conscience de l'éphémère de l'espoir, une fois de plus, de sa désagrégation navrante au contact des heures, mais je tente de relever la tête.
La cour est couverte d'une longue traine de blanc, désormais. Je pose un pied sur l'intangible, alors que mes bras, en balancier, vrillent dans l'air froid du couchant pourpre. Je m'accroche à un cou, regard-éclat, la bouche en coeur. Qui sait ?
Des enchantements.

Samedi 27 décembre 2008 à 2:22

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J'ai de la brume aux chevilles, des songes aux poignets. Petits mouvements, valse de sentiment. J'ai peur de casser ces bijoux d'irréel qui se glissent tout contre ma peau, entre regards et murmures. J'ai peur que cela s'efface au petit matin, alors que les premières lueurs nimberont les lambeaux d'amour éparpillés aux quatre coins de nos âmes, charpies.
Tout cela est fragilité sur l'épaule des espoirs. Croisement de doigts, froissement de paupières. Les secrets se fracassent les uns contre les autres en projetant de jeunes souvenirs, esprits assoupis. Les soupirs s'égrainent sur les champs vierges, émotion indicible. Et j'ai peur des imperceptibles rayons d'un jour nouveau sur les failles béantes de nos erreurs proches.

Mais la lune n'offre pas encore ses éclats argentés aux amants effarouchés.
Tout n'est qu'ombres et symphonie silencieuse.
Profitons-en donc.

Mardi 23 décembre 2008 à 16:15



Je suis tombée.

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