Cette nuit, il y avait du vent. Les arbres se frottaient contre la fenêtre désespérément close, tentant d'arracher à l'amertume de l'obscurité un quelconque réconfort. Mais les lumières sont éteintes, les cils perlés de sommeil. Dans les rêves, des souvenirs. Dans les souvenirs, des revanches. Dans les revanches, nos guerres. Une trame sans fin qui brise les espoirs dans une Histoire tourbillonnante. Les dates s'accumulent, avec les déclinaisons, sans vraiment faire de paragraphes. Un peu de thé, pour éclaircir l'esprit, sous la loupiote du Savoir. On s'endort sans jamais pouvoir s'échapper, la tête appuyée contre un livre, une date, un fait, les yeux fermés sur l'image grandiloquente d'un Bonaparte déchu.
« Quand cela cessera-t-il ? »
« A la fin. »
« A la fin de quoi ? »
« De l'Humanité. »
Bientôt Noël, dans son manteau de glace, après les turpitudes romanesque d'un Novembre frileux. Un rond de buée contre le carreau. Je serre ces 500 pages de nationalismes contre ma mémoire.
Demain, demain.