Mercredi 10 décembre 2008 à 10:54

http://apfel.cowblog.fr/images/DSC02632.jpg

Nudité ou dénuement.

Les heures passent. Les visages changent. Les cauchemars restent. Les rythmes syncopés des souffles se répercutent dans les gorges asséchés. La nuit, encore. Sans lune ni monstre. La nuit, simplement, dans son manteau de brume, écharpe de soupirs, murmurant vents et marées. La nuit, baisers de velours et caresse incertaine.  Un monde en noir et blanc, sur une photographie mal développée.

Ombre et mouvance.

Lundi 8 décembre 2008 à 22:58

http://apfel.cowblog.fr/images/DSC02628.jpg

Cette nuit, il y avait du vent. Les arbres se frottaient contre la fenêtre désespérément close, tentant d'arracher à l'amertume de l'obscurité un quelconque réconfort. Mais les lumières sont éteintes, les cils perlés de sommeil. Dans les rêves, des souvenirs. Dans les souvenirs, des revanches. Dans les revanches, nos guerres. Une trame sans fin qui brise les espoirs dans une Histoire tourbillonnante. Les dates s'accumulent, avec les déclinaisons, sans vraiment faire de paragraphes. Un peu de thé, pour éclaircir l'esprit, sous la loupiote du Savoir. On s'endort sans jamais pouvoir s'échapper, la tête appuyée contre un livre, une date, un fait, les yeux fermés sur l'image grandiloquente d'un Bonaparte déchu.

« Quand cela cessera-t-il ? »
« A la fin. »
« A la fin de quoi ? »
« De l'Humanité. »



Bientôt Noël, dans son manteau de glace, après les turpitudes romanesque d'un Novembre frileux. Un rond de buée contre le carreau. Je serre ces 500 pages de nationalismes contre ma mémoire.
Demain, demain.

Dimanche 7 décembre 2008 à 22:36

http://apfel.cowblog.fr/images/DSC02729.jpg

Les jours s'étiolent. La musique langoureuse d'un automne soupirant se tarit, laissant place aux squares désertés et aux balançoires grinçantes. L'hiver a chassé les enfants des parcs et la grisaille s'insinue entre les veines. Chacun se tait, observant par la fenêtre embuée ce qu'il reste de l'année trépassée : une feuille morte, un bitume gelé. Presque rien. Mais presque trop. 
J'entends le chant des arbres dénudés, branches brisées, étreintes barbelées. J'entends les murmures des troncs gercés, ronces acharnées, lierre rongé. Et pourtant.

Et pourtant, dans le ciel, ce A qui trône, sans trop de raison. On lève un regard étonné, après s'être cassé l'échine contre la vision du sol cabossé, astres et sphères bleutés. Les volutes s'entremêlent, humanité et progrès, contre la peau fragile d'une journée silencieuse, alors que les pas des êtres aimés s'effacent. Et pourtant, oui, ce A qui nargue tendrement de son air éthéré, alors que ma lèvre tremble. A, comme Aimer, certainement, même si la saison oublie les souvenirs heureux. A, comme attendre, aussi, à certaines heures, même si le train s'est déjà enfui, mémoire fugitive. A, comme avouer, alors que l'horizon se teinte des armureries du couchant. Avouer que l'on attend d'être aimé. Aimer en attendant d'avouer. Attendre d'avouer aimer. Qui sait.
Il ne reste qu'à courir jusqu'à cette silhouette presque disparue, ombre glissant entre les avenirs, afin d'y poser une main. Courir et sourire à ce visage tendre, tendresse-passion, avant que.

[Chute]
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast