Au bord de la route, il y avait quelques blocs. Gris. Froids. De grands blocs, oui, d'on ne sait quelle matière qui s'alignaient tristement sur une place sans nom. On regarde au loin, morne plaine, pour tenter de discerner la fin du champ, mais il semblerait que les pierres soient infinies, rappel grimaçant du massacre. Car chacun de ces blocs n'est autre que la figuration quantitative des morts, asphyxiés, gazés, fusillés, tiraillés par la faim, emmenés par la maladie,... C'est un mémorial en souvenir de ceux qui ont porté la marque d'une religion à une époque malheureuse. Un nom, un signe, un culte. Et les blocs continuent de s'élancer, là où le regard ne porte plus, pour marquer l'horreur humaine, cette boucherie infâme, Holocauste.
Les tombes s'avancent dans l'ombre de jour nuageux, ôde aux morts d'un autre temps.
Du haut coulent quelques larmes gelées. Goutte, goutte, goutte. Souvenirs hantés.
Les formations de glace contre les angles osseux dessinent des corps inertes contre les mémoires.
Berlin, février 2009.
Le mémorial de la Shoah.
Sans jamais oublier tous les autres qui sont morts, ceux qu'on n'oublie souvent, qui ne portaient pas une quelconque marque du judaïsme mais qui avait commis comme seul crime d'être différent d'un pseudo-modèle. Une pensée, oui, pour ces corps anonymes qui ne demandent qu'une tombe.
Le mémorial de la Shoah.
Sans jamais oublier tous les autres qui sont morts, ceux qu'on n'oublie souvent, qui ne portaient pas une quelconque marque du judaïsme mais qui avait commis comme seul crime d'être différent d'un pseudo-modèle. Une pensée, oui, pour ces corps anonymes qui ne demandent qu'une tombe.