Il y a des gens qui écrivent. Il y a des gens qui photographient. Il y a des gens qui dansent. Il y a des gens qui courent. Et il y a des gens qui attendent. Je me laisse vieillir doucement en espérant qu'un jour, il m'arrivera quelque chose. J'observe le bonheur des uns, le malheur des autres et me juge en fonction. Quelle idiotie ! Je mourrai sans âge, sans souvenir, le regret à l'âme. Qui sait ?
Je suis ingrate. Je suis entourée, je suis appréciée, je suis aimée. On me regarde tendrement, affectueusement, respectueusement. Je suis une "fille bien", comme on dit. Une fille sans histoire, qui regarde les gens passer, un sourire aux lèvres, envie contre moquerie. J'ai le profil de ces pâles ombres qui parcourent les couloirs des Ecoles. On me reconnait à peine, le temps de jeter un oeil sur une silhouette déjà à moitié effacée. Peut-être quelques notes du bouquet parfumé s'échappe de mes cheveux mal peignés, rappelant un souvenir. Sans plus. On m'oublie déjà.
"Mais moi, je t'aime !" Oui, je le sais. Et je t'aime, certainement, bien que parfois certains éléments de l'équation m'échappent. Nous nous aimons ; un pluriel à demi défini. Mais qui suis-je, après tout ? Nous finirons certainement par nous oublier, à notre tour, sans trop de regrets. Car tu ne me connais pas. Ou si peu. Je t'offre mes sourires et mes larmes, en espérant quelque part ne jamais à te montrer mes vrais doutes. Parce que tu n'en voudrais qu'à moitié.
Je n'écris plus. Je ne photographie plus. Je danse à peine, et si maladroitement.
Et on m'oublie déjà.
Cet énorme paté pour dire.. Que sous tes textes moi je vois du talent, et que je pense qu'un tas d'opportunités s'offriront bien assez vite à toi. Ca n'arrive pas qu'aux autres.
Bon, et tant qu'on en est à faire un paté, mes dix doigts et moi. J'adore ton design très doux !