La capitale des lumières se révèle sous son jupon étoilé ; la nuit tombe. Et moi, je me laisse bercer par le roulement sur les pavés, crissements de pneu ; et les phares des voitures dansent contre mon iris. Le spectacle est envoûtant. On laisse son corps, abandonné, tanguer au rythme des à-coups et des glissements, sombrer à l’odeur du cuir chauffé. C’est une valse un peu particulière, le ternaire marqué par la gomme et le klaxon. Et Paris tourne, tourne, tourne, pendant que ses volants laissent apparaitre sous la robe de gala les ruelles étroites de ses cuisses effilées, veinules discrètes, charme clandestin de la Grande Dame, que seuls les connaisseurs aperçoivent et savourent.
Et le jour, bientôt ! Alors Madame remet son voile de secrets en attendant refermant la porte sur ses amants nocturnes. Elle se poudre le nez, aurore blafarde ; et déjà la vie reprend son cours, sous les projecteurs et les flashes, pour cette personnalité mondaine d’un podium un peu vieilli, tendre désuétude.
Et alors ? Si demain, la ride de ton front s’élargit encore un peu plus, avec la grisaille et les averses, Paris, je t’embrasserai tout de même.