Lundi 26 novembre 2007 à 19:59

Pour faire plaisir à une certaine demoiselle qui m'a fait sourire, en cette froide soirée. Il s'agit d'un concours. On ne le fait pas pour gagner, non, mais pour tenter de se prouver qu'on sait encore faire quelque chose de soi. Ce n'est pas dit, mais qu'importe.


Je suis juste assis, sur le rebord de la chaise. Elle est rouge, vernie. Mais ça s'écaille, comme le fond de mon cœur.


Tu sais, tu as le bord de ton visage qui penche vers l'infini de l'inconnu. Très certainement qu'il y a quelque chose de céleste en tes quelques mouvements. La grâce de l'infinitude d'une âme trop pure. Quelques gouttes de rosée tachent ton visage d'un nacré sacré, et je me noie dans tes yeux-mer qui contemplent les vestiges de mon être. Mon amour, je t'aime.
La nuit est tombée. Tes mains, douces et fragiles, s'agrippent à ma carcasse déjà abandonnée. Tu t'y caches, sans savoir ce que tu fuies. Comme toujours, peut-être. Il y a un cri qui s'étiole, dans ma gorge sèche. Tes doigts me brûlent, dans leur indicible fraîcheur. Ton sourire me consume, alors qu'il coule, sucré, sur ma peau tirée. Tu ne sais pas, toi. Non, tu ne sais rien. Mon amour, je t'aime.
Il y a tes cheveux odorants qui caressent mon épaule brisée. Ils glissent, silencieux, autour de mon cou, et m'étranglent. Leur parfum évasif m'enveloppe, m'enserre et m'asphyxie. Ce n'est qu'un jeu, pour eux, que tu ne peux pas voir et que je subis. Tu es trop innocente, mon ange, pour comprendre. Et mon amour, je t'aime.
Il aurait fallu que je t'avoue. Que je t'avoue tout. J'aurais dû, il y a quelques heures, quand tes mains étaient posées sur mes joues craquelées. Mais je n'ai pas pu. J'ai seulement laissé ta voix, candeur sucrée, me porter sur les rivages insoupçonnés de la culpabilité. J'ai abandonné tous les restes de ma dignité à la force destructrice de tes mots, naïfs et légers. J'ai succombé aux attraits délicieux du mensonge inavoué. Je ne suis plus rien, désormais, qu'un cauchemar à demi voilé, et je ne le supporte plus. Mon amour, oui, je t'aime.
Alors je pose ces quelques mots, ce soir, alors que tes effluves irisées continuent de s'étendre dans cette chambre confinée. Je revois ta silhouette dansante, au soleil couchant, alors que ton rire cristallin s'élevait encore. C'était une cascade, murmure chatoyant, dans l'air vibrant de cet amour sali. Une fleur, lys parfumé, à ta chevelure enlacée, sur les rebords d'un monde trépassé. Tu dansais, oui, sur les notes égrainés de ce qui te semblait être bonheur, mais il manque quelques pieds, et la valse est bancale. Il ne reste qu'un temps binaire, et je trébuche sur les croches abattues. Tu t'en vas, tout là-bas, et je sais que tu ne reviendras pas. Mon amour, ce que je t'aime.
Je ne suis qu'un pauvre homme. J'ai délaissé à cette pulsion glacée le soin de nous éradiquer. Je n'étais pas prêt. Tes quelques phrases s'effacent doucement devant mes yeux hagards, et ma main tremble. Il faut que tu saches, mon Autre, que je ne suis plus. J'ai disparu. Nos souvenirs sont troubles, et mon cœur n'est qu'un amas de peines perdues. Je ne suis plus, non. Je me suis désagrégé au moment même où la réalité s'est imposée. Mon amour, aucun soupçon, je t'aime.
Il est temps. Je sais que tes yeux se voilent déjà. Ton sourire tendresse porte le deuil, et mon âme se flétrit. J'aurais aimé te tenir dans mes bras, contre ce cœur qui n'en peut plus d'être si passionné. Mais je n'en ai plus le droit. Je n'ai offert à ton amour ineffable que la faiblesse de mon corps obstiné. Je n'ai pas pu résisté, alors même que ton nom résonnait. J'ai posé mes lèvres sur la chair moite et inconnue d'une autre. Oui. J'ai fait défaut, j'ai fait dégoût. J'ai fait tromperie. Ah, mon amour, comme je t'aime.
Je n'ai plus le moindre désir à assouvir. Sauf peut-être celui de n'avoir jamais été celui que tu redoutais. Tu avais posé, délicate muse, tous tes espoirs délectables sur mon instabilité flagrante. Et pourtant. Et pourtant. Ah, quel imbécile. Tu étais pourtant tout ce qu'il y avait à espérer, oui. Tu étais la perfection dénudée d'un être adoré. Et moi… Je n'ai pas su. Je n'ai pas su être comme tu l'aurais souhaité. J'ai failli. Il n'y a aucun pardon à recevoir. Juste l'impossible vie à mener. Et moi, je me meurs, doucement.


Mon amour. Jamais, non, jamais je n'aurai cessé de t'aimer.



[Et le concours est ici.]


Par ciel-contre-nuage le Lundi 26 novembre 2007 à 20:09
J'ai jamais vu quelqu'un dire ça de cette manière, je reste admirative devant ta plume...
(L) (tu vas gagner je le sais.)
Par Connard.de.Gars le Lundi 26 novembre 2007 à 20:16
Bah je suis trop amoureux du texte. Trompe moi je te pardonne tout de suite xDD

Et moi je reste sur mon idée. C'est mon préféré.
Par Pandemie le Lundi 26 novembre 2007 à 20:23
Ca me fait pleurer. J'aimerais me noyer avec ce sel au fond de la gorge, des poumons, de tout mon corps. Ca me fait pleurer et je me dis que je tuerai un homme de m'annoncer la faute ainsi. Oh oui, je le tuerai d'être aussi sensible, je le tuerai d'avoir trouvé des mots si beaux pour m'avouer sa traitrise. Je le tuerai d'être poète en même temps qu'ignoble et impardonnable. je lui cracherai dessus d'être touchée par ces mots, je frapperai avec l'intention de faire mal, de mes petits poings, pour oser m'infliger la souffrance dans la beauté.
Ce texte est magnifique, j'en pleure, si un homme osait me chuchoter ces mots bouleversants, je l'inonderai de mépris. On ne peut décemment pas écrire de si belles choses et faire aussi mal.
Mais il se meurt. Et je me meut. Je m'émeut.
Merci Marie.
Le temps passe, on ne sait comment aborder certaines évolution, mais des choses ne changent pas. Il ne faut pas que tu perdes confiance. Tu as le talent.
Celui qui fait qu'on confond rêve et réalité.
Par Ch0u.Fleur le Mardi 27 novembre 2007 à 18:44
Oh merci ma belle :)
Mais merci pour toi, surtout, car c'est de toi que proviennent ces beaux maux.
C'est plein de termes complexes, mais c'est ca qui détermine la beauté & la richesse d'un texte.

Tu sais, tu me manques.
Notre câlin devant le petit tunnel.
Notre Red Pen.

*

Enfin <33.
Par Ch0u.Fleur le Mercredi 28 novembre 2007 à 13:48
Our happy&sad moments are so far but always in my heart, in my head, in my mind.

And a day will come, I'll be in Paris, and I'll see you.
Yeah.
Par m0i le Mercredi 28 novembre 2007 à 20:06
Je suis surprise. Oui, trés surprise. Avoir la visite de quelqu'un qui n'avait apparament pas le mot de passe. C'est Raclette au fait, je ne sais pas si tu l'as déjà, ou bien si je ne l'ai pas remis sous mot de passe lors de ma dernière connection. Je devrais t'expliquer. Oui, sûrement, la moindre des choses est de répondre aux questions qu'on nous pose. Pourquoi un mot de passe? J'étais sur la session de ma mère, et j'ai été voir dans l'historique, il y avait là l'adresse de mon blog. Je suis sensiblement touché par ce genre de chose. Je concidère ça, comme un manque de confiance cruelle. C'est comme si, elle avait porté atteinte à mon bien être. A ce qui me faisait le plus de bien, écrire. Juste écrire, laisser les mots s'échapper. J'écris pour me vider, j'écris ce que je vis ce que je pense sans retenue. Le fait de se voir pénétrer dans les recoins les plus privés de ma vie par l'autorité parental. Je ne peux le supporter, écrire c'est un moyen de m'évader. M'évader tout en sachant que ma mère me lis c'est quelquechose d'impossible, quelques choses qu'elle ne comprend pas. Elle soutient qu'elle ne va lire mon blog, seulement elle ment. Oui, elle ment comme elle respire, elle me dit des choses. Des choses, qu'elle ne peut pas savoir si elle ne lis pas mon blog. Oui, elle transpire de mensonges. Cette manifesation à laquelle j'ai été, elle vient de rentrer et me jette à la figure que j'ai été à une manifestation, seulement c'est faux, oui c'est juste faux. Personne ne m'a vus, c'est juste qu'elle l'a lus. Elle me prend pour une conne, je déteste ça. Enfin, je suis désolé d'encombrer cet endroit avec tous ses mots. Ca n'est sûrement pas l'endroit approprié. Bisous...
Par turbulences le Jeudi 29 novembre 2007 à 14:53
Bonjour.
Premièrement, je suis venue sur ton blog parce que tu m'as taguée en réponse à un commentaire que j'avais déposé sur << Etrangloire >>. C'est ton deuxième blog? En fait, j'te demande parce que je suis surprise de la différence de tonalité, la question est sans doute stupide, pardonnes moi.
Secondement, j'ai lu ton texte, puis quelques commentaires, et là je réalise que personne n'emet la moindre critique. Je suis plutôt surprise, donc je me lance. Tout d'abord, ne prend pas mal ce que je vais dire, je balancerais mes impressions bonnes et mauvaises, et les défauts que je te trouverais n'en sont que de mon point de vue. Il est impératif que tu ne te vexe pas, à mon idée manquer de critiques induit à stagner, ainsi je vais essayer de lancer mes impressions.
J'ai globalement apprécié. Tu as un certain talent, il est vrai. Peut-être le sujet est-il un peu banal, ou usé, mais je n'ai pas mon mot à dire dessus. Ce qui me chiffone un peu plus, c'est que malgré une plume plutôt habile, et une connaissance assez approfondie de la langue française, tu n'exploite pas cela plus. Principalement, tu accompagne systématiquement nom ou verbe d'adjectif. En soi ça pourrait n'être pas déplaisant, mais ça donne un air trop tarabiscoté, et parfois peu naturel qui m'a empêché d'être prise dans le texte. La construction est bonne par contre, vraiment bonne, je suis prise par la progression, on attend peu a peu de savoir, même si on a déjà une petite idée. Mais les mots bloquent. Certaines expressions sont belles, d'autre sont trop usées et semblent quelque peu décalées. Je te conseillerais d'essayer "d'apurer" ton style, ça n'en seras que plus prenant.
Et un micro troisemement, j'ai passé en revue tout tes habillages, et suis restée bloquée sur le dernier qui n'a pas de menu, j'ai beau fermer ta page, il est enregistré sans doute dans mes préférences, alors que c'est celui que j'apprécie le moins ='). Que faire?
Par m0i le Jeudi 29 novembre 2007 à 17:26
Soko c'est pas super connue, mais c'est super bien. Ouaih! J'éspère que tu as passé une excellente journée. Alors, c'est toi qui t'incrustre chez les autres, bon si tu y es invité c'est une toute autre histoire. :) Moi, ma journée était placé sous le signe de trombes d'eaux, enfin trombes je crois que j'exagère un petit peu, mais bon c'étais comme même pas trés fameux. Il faut que j'aille chez le coiffeur, mes cheveux c'est une horreur. Aujourd'hui, s'est passé tellement vite, ah! Je déteste ça... Enfin bon :) J'ai les cheveux trop longs bientôt direction le coupe- tif, oyé! Aujourd'hui, contrôle de phonétique, malheureusement je n'ai pas pû aller manifester lol. Ma mère m'aurait arraché les cheveux, heureusement que j'ai réussie mon contrôle sinon je m'en serais voulue.

Bisoux&bonne continuation.
Par que-vent-emporte le Jeudi 29 novembre 2007 à 23:08
En même temps, publies ce texte et tu me dis que tu as de la peine à écrire. J'édulcore un peu. Pourquoi s'en inquiéter. L'écriture, ce n'est pas une simple question de savoir-faire. Ça ne dépend pas vraiment de nous. Ça va, ça vient. Et ça revient. Il faut savoir attendre. :-)
Par Ch0u.Fleur le Dimanche 2 décembre 2007 à 13:47
Bravo Marie, tes mots sont compliqués mais tu vois, ils plaisent <33.
 

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