Les jours s'étiolent. La musique langoureuse d'un automne soupirant se tarit, laissant place aux squares désertés et aux balançoires grinçantes. L'hiver a chassé les enfants des parcs et la grisaille s'insinue entre les veines. Chacun se tait, observant par la fenêtre embuée ce qu'il reste de l'année trépassée : une feuille morte, un bitume gelé. Presque rien. Mais presque trop.
J'entends le chant des arbres dénudés, branches brisées, étreintes barbelées. J'entends les murmures des troncs gercés, ronces acharnées, lierre rongé. Et pourtant.
Et pourtant, dans le ciel, ce A qui trône, sans trop de raison. On lève un regard étonné, après s'être cassé l'échine contre la vision du sol cabossé, astres et sphères bleutés. Les volutes s'entremêlent, humanité et progrès, contre la peau fragile d'une journée silencieuse, alors que les pas des êtres aimés s'effacent. Et pourtant, oui, ce A qui nargue tendrement de son air éthéré, alors que ma lèvre tremble. A, comme Aimer, certainement, même si la saison oublie les souvenirs heureux. A, comme attendre, aussi, à certaines heures, même si le train s'est déjà enfui, mémoire fugitive. A, comme avouer, alors que l'horizon se teinte des armureries du couchant. Avouer que l'on attend d'être aimé. Aimer en attendant d'avouer. Attendre d'avouer aimer. Qui sait.
Il ne reste qu'à courir jusqu'à cette silhouette presque disparue, ombre glissant entre les avenirs, afin d'y poser une main. Courir et sourire à ce visage tendre, tendresse-passion, avant que.
[Chute]
J'entends le chant des arbres dénudés, branches brisées, étreintes barbelées. J'entends les murmures des troncs gercés, ronces acharnées, lierre rongé. Et pourtant.
Et pourtant, dans le ciel, ce A qui trône, sans trop de raison. On lève un regard étonné, après s'être cassé l'échine contre la vision du sol cabossé, astres et sphères bleutés. Les volutes s'entremêlent, humanité et progrès, contre la peau fragile d'une journée silencieuse, alors que les pas des êtres aimés s'effacent. Et pourtant, oui, ce A qui nargue tendrement de son air éthéré, alors que ma lèvre tremble. A, comme Aimer, certainement, même si la saison oublie les souvenirs heureux. A, comme attendre, aussi, à certaines heures, même si le train s'est déjà enfui, mémoire fugitive. A, comme avouer, alors que l'horizon se teinte des armureries du couchant. Avouer que l'on attend d'être aimé. Aimer en attendant d'avouer. Attendre d'avouer aimer. Qui sait.
Il ne reste qu'à courir jusqu'à cette silhouette presque disparue, ombre glissant entre les avenirs, afin d'y poser une main. Courir et sourire à ce visage tendre, tendresse-passion, avant que.
[Chute]
C'est très, très joli.