Lundi 27 avril 2009 à 0:38

http://apfel.cowblog.fr/images/DSC03965.jpg
Minuit.


La nuit grince à la fenêtre. Les yeux lourds, je lutte contre le sommeil, montre à la main, aiguilles-baïonnettes. Vous ne m’aurez pas, pas cette nuit, cauchemars fourbes. Pas plus que demain. Je ne fermerai pas la paupière, l’iris effeuillé, la pupille évasive. Je regarderai le plafond sans histoire, accrochée au cou des songes sans visage.  Des inconnus peupleront mes nébuleuses, inodores, incolores, impersonnels. Je leur raconterai cette vie d’absence à laquelle ils hocheront-silence. Je hurlerai mes manques et ils souriront d’indifférence. Je les agripperai pour leur transmettre ma détresse et ils me caresseront de suffisance.

L’obscurité est un miroir aux déformations plaisantes. Narcisse d’une autre dimension, je m’offre le plaisir de mourir lentement d’insomnie, la cornée brûlée, le cristallin voilé à force de scruter les incertains sans jamais effleurer  les possibles.

Mardi 21 avril 2009 à 15:47

J'aimerais que tout ceci change. Et pourtant, j'ai ce sentiment de tourner en rond. La traversée du désert d'Apfel, 2008-2009, quand la communauté Cowblog la rappellera-t-elle ? (Il faudrait que j'arrête un peu de réviser mon Histoire...)

Bref, j'aimerais procéder à changement, mais le passé appelle. Rappelle. Il vous colle, vous griffe et vous répondez à cette douceur quelque peu masochiste du souvenir et du pas en arrière. Une valse dont vous ne connaissez pas les pas ni la rythmique. Etrangeté.


A tantôt donc.

Samedi 18 avril 2009 à 0:39

La blanche froidure de l’hiver se couvre d’une cape pourpre. Royal, c’est l’hybride qui s’avance : une machine, cœur de ferraille, crachant le feu et la mort. Quelques cris, tasses fêlées au thé sombre, et déjà les chaînes se referment sur le cœur.

Fleur de lotus brisée. Muse drapée-vert s’écroule dans l’étang froissé. L’hiver tombe lentement, manteau lourd, sur les rêves du poète. Qui murmure encore le mot floraison, sous les cendres moites, wet blossom ?

Vois ! Déjà  la soie des vergers se plisse, les écorces se rident. Le silence tombe, révolution-velours. Le temps se fige sur le mutisme des visages anonymes ; l’histoire n’est pas l’affaire des inconnus, mais des poings levés.

Alors les dieux quittent les jardins abandonnés et les yeux hagards pour se glisser dans le lit dans héros, mains sanglantes, amants passionnés. La neige-pétales, au compte-goutte, embrasse les ombres capricieuses ; minuit, l’heure de l’oubli.

Mercredi 1er avril 2009 à 9:29

http://apfel.cowblog.fr/images/DSC06039.jpg

Il reste quelques oreilles pour entendre le murmure des morts. Quelques unes qui frissonnent sous un ciel de plomb, entre les soupirs.

Mais demain, nous aurons oublié. Il ne restera que quelques petits souvenirs épars, photographies et autres. Mais que pourra-t-on encore dire de ce que nous aurons vécu ? Que pourra-t-on encore en raconter ? Déjà les silhouettes s'étiolent, les mots s'effacent, la mémoire se meurt. On me hurle de regarder devant moi au lieu de me confiner à ce qui a été. Pourtant, je ne m'y confine pas. Je regrette simplement l'incapacité de mon cerveau à se rappeler les regards et les horizons. Je regrette simplement de pas être capable de retenir les dates et les événements. Tout s'envole, tout disparait. 
Traîtrise.

Jeudi 19 mars 2009 à 22:16



ON NE PEUT PAS TOUJOURS ALLER MAL.


<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | Page suivante >>

Créer un podcast