Mardi 10 juin 2008 à 11:23

Sable.
Pleine lune.
Je suis nue sur la grève de mes rêves. Rien d'autre n'effleure mon corps que la certitude froissée de n'être qu'une illusion à peine colorée d'un monde qui n'est pas mien. Au loin, une caravane de souvenirs délavés s'étend lentement dans l'aurore fugace d'un jour nouveau. Je me coule dans ces ombres d'un bonheur révolu, celui des songes fous jamais accomplis. Je repousse jusqu'à la dernière seconde la peau d'uniformité qui me couvre lentement le corps, m'enserrant dans un cocon de mensonges inhérents à cette existence impossible.
Vague.
Mais je ne suis pas des vôtres, hommes orgueilleux. Je suis d'une autre réalité, celle des soupirs qui s'égrènent lentement sous une brise-romance. Alors n'essayez pas de me retenir, de vos bras puissants, dans cette étreinte-chimère qui n'est que prison des sens. Acceptez mes sourires distants et mes regards songeurs, ces quelques poussières d'éternité qui me permettent de survivre dans une humanité gangrenée par la suspicion et le regret. Je ne suis pas des vôtres et ne le serai jamais, malgré les grincements et les supplications.
Ecume.
Dentelle d'indécision sur mes formes abandonnées. Le jour s'est jeté sur mes espérances, sans sommation. Et pourtant, les yeux clos, le visage voilé, je me ferme lentement à ses assauts répétés, amante difficile. J'ai encore l'espoir fou d'appartenir à mes propres mains, porcelaine fragile d'une conviction fuyante. Jamais, vos regards acérés sur mon intimité nébuleuse. Jamais, vos doigts glacés sur mon épaule vierge.
Ressac.
Silence.


Océan capitonné et conformisme dérangeant. J'aimerais à jamais échapper à leur volonté destructrice, même si mon éloignement me mène lentement à ma propre perte. Et alors mourir dans l'indifférence feinte de ces hommes au cœur brisé. Mais être, encore.


Par Upsilon le Mardi 10 juin 2008 à 16:40
Et être, toujours, petite statue à l'argile encore humide, façonnée par tes dix doigts musicien.
Une statue qui chante le vent, la bise marine.
Une statue qui.
Oui, qui.
Par insupportable le Mardi 10 juin 2008 à 20:58
Où trouve-tu ton inspiration ?
J'AIME
Par suspendue le Jeudi 12 juin 2008 à 11:53
Sur ton corps, la marque des lambeaux de solitude arrachés par les mains putrides des hommes.
Par Ch0u.Fleur le Jeudi 12 juin 2008 à 11:59
Je me coule dans ces ombres d'un bonheur révolu, celui des songes fous jamais accomplis.
Rien d'autre a rajouter.
Si, encore une fois, c'est beau ce que tu écris ma belle.
Courage encore pour tes révisions :).
 

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