Je m'assieds. C'est si simple de tenter de respirer, mais la peur de ne pas aboutir coupe le souffle. Il n'y a que les rêves inassouvis qui me hantent encore, en cette matinée brumeuse. Les mots sont coupés de toute réalité, et il faudrait dormir. Mais la nuit, ces quelques bribes d'absence se condensent en une abominable farandole d'espoirs brisés et d'angoisse feintée. Il n'y a pas de repos, non, aucun. Night mare, que j'ai lu. Très certainement. Empoigné le coeur à deux mains crispés, et essayer vainement de se défaire de sa propre mémoire. C'est jouer à un jeu dangereux que de se croire plus fort que toute logique. Et pourtant, on aimerait y croire. Pouvoir, alors que le jour se lève, glisser son esprit dans le corps et la mémoire d'un autre, sans briser ce qui s'appelle le "soi". Soi. Qu'est-ce donc que le soi ? Une sorte de miroir à son ami, comme aurait pu l'avancer Aristote ? Une réalité pour l'Autre qui se reflète et se complète ? Une sorte d'existence qui échappe à tout semblant de possession, qui ne fait que flotter entre les membres désarticulés de l'Humanité agonisante ? Les penseurs se taisent. Il n'est plus l'heure des réflexions sombres et incompréhensibles, sous peine de mort. La pensée se meurt, oui. Les miennes se dissolvent dans ce qui aurait pu être la providence.
Et pourtant, je n'ai pas abandonné. Pas encore.
Et vous donc ?
Jeudi 15 novembre 2007 à 12:13
Soupirs.
Par le Jeudi 15 novembre 2007 à 18:54
La mémoire n'est pas une poubelle qu'on vide à volonté... Elle décante, trie, nous impose parfois des choix que nous aimerions éviter... on n'oublie pas par "presse-bouton"... et le meilleur moyen d'oublier est souvent de se jeter à corps perdu vers un avenir et de laisser les flots du présent nettoyer le passé, si la remémoration devient morbide...
Par le Samedi 17 novembre 2007 à 13:15
Oui, toujorus ce poids. Je le traine difficilement et ca m'ecrase chaque jours u peu plus. Pourquoi? Je n'ose même pas le demander. Il s'est envolé comme des milliers d'autres enfants, d'autres bébés. Et je cris de douleur car lui il n'aurait pas du. Ni plus ni moins qu'un autre. Que personne ne vienne me dire que Dieu existe. Cra si cela est vrai, alors qu'on me pardonnes mais j'ai moins de chose à craindre que lui, car je n'ai aps fait un dixième de ce que lui a fait. Et meutrir ainsi des hommes n'est pas humains, alors la seule raison qui pourrait justifier son appelation, Dieu, c'est simplement qu'il est tout sauf humain.
Et je m'accroches quand même; par vengeance ou simplement par obligation. Mais j'aimerai qu'il revienne, pour que je me pardonne.
Simplement.
20 ans que le vent a remplacer ses soupirs.
Et je m'accroches quand même; par vengeance ou simplement par obligation. Mais j'aimerai qu'il revienne, pour que je me pardonne.
Simplement.
20 ans que le vent a remplacer ses soupirs.
Par le Samedi 17 novembre 2007 à 14:17
Il y a comme du noir ici, du vrai noir, celui qu'on ne touche qu'après lui avoir sacrifié quelque chose, et un semblant de graphite, comme un reflet nacré de l'obscur. J'aime cette ambiance, et ces mots s'y coulent avec forme et geste.
Enchanté, Apfel, et oui, Loo is a very skilled person.
Enchanté, Apfel, et oui, Loo is a very skilled person.
Par le Samedi 17 novembre 2007 à 14:17
Il y a comme du noir ici, du vrai noir, celui qu'on ne touche qu'après lui avoir sacrifié quelque chose, et un semblant de graphite, comme un reflet nacré de l'obscur. J'aime cette ambiance, et ces mots s'y coulent avec forme et geste.
Enchanté, Apfel, et oui, Loo is a very skilled person.
Enchanté, Apfel, et oui, Loo is a very skilled person.
Par le Samedi 17 novembre 2007 à 23:25
Se glisser dans la mémoire d'un autre ? On le fait chaque fois qu'on ouvre un livre.
Et le soi, ce n'est jamais ce qu'on croit être. Toujours un peu décalé, toujours un peu ailleurs.
En parlant de Brahms, je ne pensais pas à toi. Mais ton commentaire m'a ramené jusqu'ici. Heureusement. Merci d'être passée.
Et le soi, ce n'est jamais ce qu'on croit être. Toujours un peu décalé, toujours un peu ailleurs.
En parlant de Brahms, je ne pensais pas à toi. Mais ton commentaire m'a ramené jusqu'ici. Heureusement. Merci d'être passée.
Par le Dimanche 18 novembre 2007 à 14:04
N'abandonne jamais, et nous n'abandonnerons pas.
Même dans tes instants sombres, de tes mots magiques, tu peux encore créer de belles lueurs...
Preuve.
Même dans tes instants sombres, de tes mots magiques, tu peux encore créer de belles lueurs...
Preuve.
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Sois Toi.
(L)