Bientôt, il va falloir tout recommencer. Se refaire une vie, une moitié de vie, entre les cartons qui prennent doucement la poussière. On va marcher à reculons, sur la pointe des pieds, pour donner l'illusion qu'on ne s'éloigne pas, silencieusement. Et puis un jour, on sera loin, très loin, trop loin. On ne pourra plus revenir en arrière et on regardera avec un peu d'amertume et beaucoup de mélancolie les photographies qui traineront au fond d'une boîte cabossée. "Ah tiens, je me rappelle que..."
Mais peut-être que ça fait un moment que le train s'est élancé et que le quai a disparu, derrière la brume matinale. Il manque déjà des pièces de ce qui a été, de petits manques qui se font sentir mais qui, finalement, ne font que blesser. Amertume. Alors je lève la tête et regarde en avant, là où rien n'est précis. Suppositions, hypothèses, doutes ; et si on osait espérer ?
Mais peut-être que ça fait un moment que le train s'est élancé et que le quai a disparu, derrière la brume matinale. Il manque déjà des pièces de ce qui a été, de petits manques qui se font sentir mais qui, finalement, ne font que blesser. Amertume. Alors je lève la tête et regarde en avant, là où rien n'est précis. Suppositions, hypothèses, doutes ; et si on osait espérer ?