Le cerisier en fleurs pleure doucement au chant de la nuit naissante. Les pétales blafards s'envlent, sous le ciel grisé. Pas un soupir, entre les cimes torude des arbres fatigués. Pas un murmure à la lisière du bois endormi. La plaine dort, dans la lumière crue de la lune jaunâtre. Il n'y a plus de place pour toi. Il n'y a plus de place pour l'Homme.
Alors tu te tais. Ton âme se referme, ta conscience disparaît. Ton corps devient terre et, allongé sur le sol, tu deviens air. Et le voyage commence, à travers les étendues cendrées. Les pierres grincent sous ton poids, sinistre rappel de ta propre existence. Les tiges torturées, aux fleurs abandonnées, ploient sous l'invisible présence de leur hôte trépassé. Au loin, un hurlement plaintif à la nuit. Le vent s'engouffre entre les toitures fragiles, arrachant les enfants à leur sommeil divin. Les Angélus, les las Angélus ont quitté les cœurs corrompus, et les bambins apeurés ne les retiennent plus. Les draps déchirés, les meubles renversés et les femmes éplorées, les Angélus ont quitté. L'espoir s'est tu. Il ne reste plus que cette infime once de mystère, entre les ains des devins refoulés, lorsque leurs yeux de braise s'agitent et dévoilent les desseins cachés.
Sous l'ombre de la croix de pierre, froide et fière, ton souffle s'enfuit peu à peu vers l'invisible. Et chacun te rejoint, dans cet interminable périple. Peut-être les Angélus veilleront-ils sur toi ?
Mais l'Infini est inconnu.
Les Angélus ont quitté. Ils ne sont plus que les ombres perdues, entre les hautes herbes.
Endors-toi, et pars à leur recherche, si le cœur t'en dit. Ils chantent sûrement leur complainte, au bord de la rivière, leurs cheveux d'or tressés en nattes fines.
Les Angélus ont quitté. Ils ne sont plus que les ombres perdues, entre les hautes herbes.
Endors-toi, et pars à leur recherche, si le cœur t'en dit. Ils chantent sûrement leur complainte, au bord de la rivière, leurs cheveux d'or tressés en nattes fines.
Cloches chrétiennes pour les matines,
Sonnant au coeur d'espérer encore!
Angelus angelisés d'aurore!
Las! Où sont vos prières câlines?
Vous étiez de si douce folies!
Et chanterelles d'amours prochaines!
Aujourd'hui souveraine est ma peine.
Et toutes matines abolies.
Je ne vis plus que d'ombre et de soir;
Les las angelus pleurent la mort,
Et là, dans mon coeur résigné, dort
La seule veuve de tout espoir.
Sonnant au coeur d'espérer encore!
Angelus angelisés d'aurore!
Las! Où sont vos prières câlines?
Vous étiez de si douce folies!
Et chanterelles d'amours prochaines!
Aujourd'hui souveraine est ma peine.
Et toutes matines abolies.
Je ne vis plus que d'ombre et de soir;
Les las angelus pleurent la mort,
Et là, dans mon coeur résigné, dort
La seule veuve de tout espoir.
Poème de Grégoire Le Roy (1862-1941)
Mis en musique par Claude Debussy (1862-1918)
Mis en musique par Claude Debussy (1862-1918)
Je voudrais écrire comme ça, moi aussi...
Les mots me manquent, en ce moment.. Pardonne moi de ne pas faire un commentaire plus développé.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Fort. Plus <3
Vive les <3 et B. est mal. <3
Viele Liebe,
Cerise.