Mardi 8 mai 2007 à 23:22



Une goutte de pluie, sur le bout de l'archet. Voilà qu'il tangue, d'avant en arrière, perdant l'équilibre. Barriolages en sol et ré. Arpèges emmêlés sur accord brisé de la. Et bascule en mi. Me voilà perchée en quelque hauteur perdue, et je m'avance, enhardie par la force d'une harmonique. La corde s'incline et vibre, sous la volonté artistique. Et si nous allions un peu plus loin ? Voilà que les aigus se laissent dompter, pour un frêle  instant. Les mots s'envolent en farandoles colorées mais inutiles. Chacun se tait et ferme les yeux, doucement. On hoche la tête, en un accord tacite et, bercé par la puissance des doubles cordes, s'enfonce dans la volupté d'une éphémère seconde. Et puis on reprend conscience, presque révolté, réveillé par une bravade sur sol, fier espagnol. Partons donc à l'assaut du chevalet, quitte à y laisser quelques morceaux de soi. On se fige, un instant, la pointe en l'air, dans un silence presque insolent. Les souffles se coupent, et on ne bouge plus. Tous se taisent et observent les crins ivoire qui retrouvent l'argent de la corde. La rencontre se fait, finalement. Caprice en fa Majeur. Et que je vous lance des piquées, à travers l'air chargé d'attente. Un claquement, comme une robe qu'on rabat avec empressement, dans un flamenco endiablé. Les talons qui martèlent le parquet, marquent le temps, et s'enfuient à travers la piste marquée de brun. Attrapez donc cette gamme avalée par la vitesse et n'oubliez pas de vous rasseoir, alors que le vibrato se fera plus large, sur les triolet de noires. Et la musique se fera langoureuse. Lentement, vous sentirez ce roulis perpétuel de la passion s'enrouler autour de vos chevilles et de vos poignets, remontant vers vos coeurs tremblants. N'ayez pas peur d'étouffer, alors que les notes se feront triomphantes, et que le ton sera élevé. Respirez simplement au rythme des syncopes et des appogiatures. Et alors que les quatres dernières vibrations se seront éteintes, alors vous vous rappellerez cette salle confinées, cet espace restreint, ces sièges de velours, au pourpre sali. Je n'attends rien de vous, non. J'espère simplement, d'un archet encore tremblant, vous avoir fait revivre la sensation de cet amour passionnel, au goût charnel. J'espère.



Par knallhart le Mardi 8 mai 2007 à 23:27
Oui.. N'espère pas. C'est évident..
Et merci d'être là, mein Engel.
Je t'aime, je t'aime tant.
Par Mon-bout-de-vie le Mercredi 9 mai 2007 à 13:29
Elle était là devant moi.
Elle avait une queue de cheval, des cheveux dorés.
Un noeud rouge autour de la taille sur une robe en dentelle.
Des yeux d'anges. D'un noir vif.
Elle était là devant moi.
Je l'ai vu jouer.
J'ai vu le violon verni posé sur son épaule.
Voilà l'image qui s'est formée au fil des mots.
<333
Cet après-midi, je fais une écriture d'invention sur l'autobiographie.
Je dois la rendre vendredi. Je suis pas inspirée.
Je t'embrasse.
Bisous*
Julie ~O~
Par Mon-bout-de-vie le Mercredi 9 mai 2007 à 13:37
Va pour les cheveux d'ébène.
Entre nous [je préfère].
=)
Par tootie-tushie le Mercredi 9 mai 2007 à 15:29
La musique. :). récemmen j'ai repris le piano. Et y a cette mélodie qui m'obscède, Boston d'augustana. J'arrive a la jouer.
ça défoule. C'est pas du sport de combat, mais ça me défoule, pouvoir jouer ces notes que je chante si mal. (et après arrive la pluie ^^)
Par Capillaire le Mercredi 9 mai 2007 à 18:28
Je dois tirer sur un fil et j'ai peur de m'y étrangler. Alors tu vois, de la musique en bruit de fond ça ferait tout de suite plus dramatique. Ein Tag. tu me joueras un morceau hein, même si je me dois de l'imaginer. Tu dépoussiéreras ton piano, et puis tu trouveras les bonnes notes pour remplacer les mots.
Faire comme dans l'Ecume des Jours, mais cette fois, transformer un texte en une mélodie. Tu vois, ça serait. Ca serait oui.
On inventera ça un jour. Imaginons.
Je m'étrangle dans trois minutes, d'ici là je t'embrasse fort.
Par loopie-appleface le Mercredi 9 mai 2007 à 20:41
En ce moment, les instruments à corde ça me...
Sans plus, tu me diras, mais c'est déjà tellement. La musique, c'est comme un langage, et quand tu prends la guitare, je te comprends.
Tu te souviens? ou alors, a capella, quand les papillons volaient au dessus de nos têtes...
La passion, oui.
Par c-moi le Lundi 14 mai 2007 à 18:15
Je les imagine ces notes. si bien qu'elles semblent v raies.
Elles dansent et m'emportent.
J'espère un jour t'entendre et te regarder t'envoler avec elles.
Merci.
Par cafe.de.gare le Samedi 14 juillet 2007 à 20:21
La musique, c'est merveilleux, et d'en parler, et de la mettre en scène de telle façon c'est incroyable, tu sais. Je ne pensais pas qu'un jour je tombe sur une musicienne qui décrive aussi bien les modulations, et tous ces vibratos ( je joue du piano, alors vibrato je m'y connais moyennement voir nullement ). Et puis, on la voit devant nous la violoniste, on imagine, on entend les notes, les tonalités, les rythmes, et le morceau se déroule sous nos yeux.
Merci.
Par exoendo le Dimanche 9 septembre 2007 à 22:57
Je lis...Je ferme ensuite les yeux,et je me laisse emporter par ces notes que tu laisses ici...Je m'envole,c'est agréable,je me sent comme un violon,ou l'archet vient délicatement frôler mes cordes pour en faire ressortir toute la magie...
Ecoute...N'ouvre pas les yeux,pas encore...Laisse toi voler encore de part ces notes,cette douce mélodie aux accords somptueux...
Je t'invite pour une danse,à 4 temps...Prends ma main,suis mes pas,et laissons-nous porter...
Merci...Merci pour ce voyage féérique,cette magie avec laquelle tu me transportes...
Par Ch0u.Fleur le Jeudi 13 septembre 2007 à 22:16
Tu sais bien que je ne fais pas de violon, et pourtant, j'avais l'impression en lisant ces mots, de jouer. Les émotions que tu fais passer, elles sont tellement fortes.


Marie, je t'admire.
 

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